Au moins 89 personnes ont été tuées dans une attaque des rebelles ADF, dans l’est de la RD Congo, où ce groupe armé a massacré plus d’une centaine de civils depuis fin juillet, selon des sources locales et sécuritaires.

Les forces de défense de la République démocratique du Congo se rassemblent dans le village de Mukondi, dans la province du Nord-Kivu, le 9 mars 2023. AP

Le président de la Commission de l’Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, « condamne fermement cette attaque terroriste odieuse, ainsi que les violences récurrentes qui continuent de viser les civils dans l’est de la RDC ». De tels actes constituent des « violations graves du droit international humanitaire et des droits humains », a-t-il déclaré dans un communiqué.

Les auteurs doivent être tenus responsables, a-t-il ajouté, pour mettre fin « au climat d’impunité ambiant qui alimente la récurrence de ces atrocités ».

Les ADF (Forces démocratiques alliées), qui ont prêté allégeance au groupe Etat islamique, ont perpétré en juillet et en août des exactions meurtrières contre des civils dans le Nord-Kivu et l’Ituri, deux provinces situées respectivement dans l’est et le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), après plusieurs mois de relative accalmie.

Le groupe armé a mené une nouvelle attaque dans le village de Ntoyo, situé dans le secteur de Bapere, au Nord-Kivu, selon des sources locales et sécuritaires.

« La plupart des personnes tuées assistaient à des funérailles » et ont été tuées par balles, a précisé Samuel Kagheni, président de la société civile locale. Certaines victimes « ont été calcinées dans leur maison et d’autres qui voulaient fuir ont été abattues », a-t-il poursuivi.

Selon Samuel Kagheni, au moins 14 maisons ont été incendiées et quatre personnes blessées dans l’attaque. Le déploiement de l’armée ougandaise (UPDF) aux côtés des forces armées congolaises (FARDC) dans le nord-est de la RD Congo depuis 2021 n’a pas permis de mettre fin aux multiples exactions des ADF, groupe formé à l’origine d’anciens rebelles ougandais.

Les ADF avaient déjà attaqué plusieurs localités du secteur de Bapere entre le 13 et le 14 août, tuant plus de 40 personnes. L’opération militaire conjointe, baptisée « Shujaa », a repoussé les ADF dans des zones isolées et difficiles d’accès, où les militaires tardent souvent à intervenir contre ces rebelles qui préfèrent éviter les confrontations et ciblent généralement des civils.

Plus de 150 civils ont été tués par les ADF depuis juillet en Ituri et au Nord-Kivu, selon un décompte de l’AFP.
Le secteur de Bapere, dans le territoire de Lubero, est notamment réputé pour ses gisements d’or, qui attirent diverses milices locales et bandes criminelles.

Les ADF sont également impliquées dans le pillage et la contrebande de produits agricoles dans le territoire voisin de Beni.

L’opération Shujaa n’est pas parvenue à mettre un terme aux attaques contre les civils, mais a ramené une sécurité relative sur les principaux axes routiers menant à la frontière ougandaise, notamment depuis les grands centres commerciaux de Butembo et Beni.

La province du Nord-Kivu est également en proie aux offensives du groupe antigouvernemental M23 soutenu par Kigali et qui s’est emparé de vastes pans de territoires depuis 2021, mais a limité sa progression vers le nord aux marges de la zone de déploiement des troupes ougandaises.

Source:https://www.africaguinee.com/rdc-au-moins-89-morts-dans-une-attaque

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