CONAKRY-Quelques heures seulement après sa démission de l’ANAD, la coalition de l’opposition dirigée par Cellou Dalein Diallo, Diabaty Doré s’explique. Dans un entretien exclusif accordé à Africaguinee.com, le président du RPR justifie son départ par une volonté de se concentrer sur l’avenir électoral de son parti et de ne pas répéter les « erreurs de 2020 ». Il révèle que la base de son parti l’a poussé à se retirer pour mieux se préparer aux prochaines échéances, y compris le référendum du 21 septembre.

AFRICAGUINEE.COM : Quelle est la véritable raison de votre démission de l’ANAD ?

DIABATY DORÉ : Si l’on considère l’environnement politique guinéen aujourd’hui, depuis le 5 septembre jusqu’à maintenant, nous sommes en période de transition. Personne ne peut nier la conviction et la fidélité aux principes démocratiques et aux droits de l’homme du président du RPR et de ses militants. Comme on le dit souvent, la politique n’est pas statique, elle est dynamique.

Nous avons analysé la situation avec attention. Nous sommes dans une transition depuis quatre ans. Nous nous sommes battus corps et âme, avec nos aînés, nos amis, nos frères, la société civile et les forces vives au sein de l’ANAD, pour que les choses changent et que la Guinée revienne à l’ordre normal le plus vite possible. Nous nous sommes battus, il y a eu des morts ici et là, mais nous n’avons pas réussi à faire bouger les lignes du côté du CNRD et du gouvernement.

Nous sommes un jeune parti. C’est vrai que dix ans de vie politique dans une structure, c’est une étape importante, mais dans la vie d’un être humain, c’est peu. Nous n’avons pas encore eu la chance d’accéder au pouvoir. Et qui dit « pouvoir » doit aussi parler d’ »élus ». Nous nous sommes dit que, puisque le processus est engagé et que le référendum aura bientôt lieu, il fallait agir. Le président de l’ANAD a publié un communiqué indiquant qu’ils ne participeraient pas au processus électoral. En tant que jeune formation politique, nos fédérations de l’intérieur et de l’extérieur ont jugé nécessaire de nous préparer. Ce que nous voyons arriver, c’est que le CNRD et le gouvernement vont organiser des élections. Il ne faudrait pas que l’on commette les mêmes erreurs qu’en 2020, lorsque l’ANAD, si l’on peut dire, a boycotté les élections législatives, alors que le président de l’UFDG a participé aux élections présidentielles. La raison principale de notre retrait est donc de nous préparer pour les futures échéances électorales, quelle que soit leur forme.

Après votre démission, quelle a été la réaction de Cellou Dalein, président de l’ANAD ?

Je suis issu d’une famille modeste, mais j’ai une éducation simple et très structurée. Quand on travaille des années avec une personne, il faut avoir un échange avec elle avant de la quitter. J’ai longuement échangé avec le président. Il a été très compréhensif. Tous les leaders de l’ANAD ont été informés de mon retrait. Cela n’a rien à voir avec notre amitié, ni avec notre relation humaine et sociale. C’est une décision du parti, de la base, pour se retirer, se préparer et se concentrer sur notre formation politique. Nous voulons avoir des maires, nous voulons avoir des députés et, si Dieu nous prête longue vie et que nous avons les moyens, pourquoi pas, être candidat aux élections présidentielles.

On comprend par là que Monsieur Diabaty Doré va participer au référendum. Quelle est la position du RPR concernant le référendum du 21 septembre ?

Pour le moment, j’avoue que c’est une question personnelle. Je n’ai pas encore eu de discussion avec le parti. J’ai convoqué une réunion demain avec le conseil politique et mon cabinet. Nous allons analyser la situation et nous donnerons peut-être notre position par rapport au référendum. À ce que je sache, le processus est déjà engagé. Je crois que le RPR se prononcera dans les jours à venir.

Il se dit aussi que votre parti aurait été coopté par les autorités de la transition. Qu’en est-il ?

Écoutez, j’ai des amis partout. Je suis quelqu’un qui n’aime pas créer de conflit ou d’animosité. C’est vrai que depuis le début de cette transition, des amis m’ont toujours appelé. Mais vous savez, quand on est dans une lutte, on n’est pas seul. On n’est pas président pour soi-même, on est président pour les autres, et ils sont plus forts que soi. Cette décision a donc été mûrement réfléchie, analysée et étudiée. Je dirais que 99 % des fédérations de l’intérieur et de l’extérieur ont jugé que oui, il était temps de nous réinstaller. Pour le moment, je n’ai jamais eu de contact avec une autorité qui m’aurait dit de venir ou non, ou qui m’aurait demandé ce qu’il fallait faire.

Ma démission a été officialisée aujourd’hui. L’avenir nous dira dans quelle direction nous allons nous orienter. Ce qui est sûr, c’est que nous allons participer au processus électoral, y compris au référendum.

Allez-vous descendre pour battre campagne ?

J’ai dit que j’ai convoqué une réunion demain. Tout dépendra de notre discussion et de la réunion avec les responsables du parti. Nous allons aussi envoyer des messages. Vous avez vu que tous les partis commencent à défiler à la Maison de la Presse. Si demain le parti décide que nous devons participer activement à la campagne pour le « oui » ou le « non », je ne sais pas encore… on le fera si c’est nécessaire.

Source:https://www.africaguinee.com/diabaty-dore-apres-sa-demission-de-lanad-il-ne-faudrait-pas-quon-commette-les-memes-erreurs-quen-2020

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

fr_FRFR