
CONAKRY-La grâce présidentielle accordée à Moussa Dadis Camara, condamné à 20 ans d’emprisonnement pour crimes contre l’humanité reste toujours en travers de la gorge de certaines victimes du massacre du 28 septembre 2009 et leurs soutiens. L’arrivée d’une délégation de la Cour pénale internationale à Conakry a réveillé les vieux courroux.
« Au-delà des réparations demandées par les victimes, il y a la nécessité de mettre fin à l’impunité. Or, la grâce présidentielle (accordée à Dadis Camara) est tombée comme un couperet sur la tête des victimes », s’est offusqué ce mercredi maître Alpha Amadou DS Bah, président de l’OGDH.
48 heures après l’annonce de la prise en charge de l’indemnisation des victimes par l’Etat, l’ex président Moussa Dadis Camara a été gracié. Les victimes ne dénient pas au Président de la République le droit de gracier une personne condamnée, mais selon elles, faut-il que cette condamnation soit définitive.
« Nous dénonçons cette attitude consistant à vouloir coûte que coûte appliquer cette grâce afin d’exempter les personnes condamnées de leurs responsabilités. Moussa Dadis Camara est le principal concerné dans cette affaire », enfonce l’avocat.
En marge de l’ouverture du procès en septembre 2022, le procureur de la CPI Karim Kahn avait signé un mémorandum avec la Guinée. L’article 4 dudit mémo indique que la CPI pourrait se saisir elle-même du dossier si elle constate toute mesure susceptible de nuire à l’avancement des procédures judiciaires ou toute obstruction au bon fonctionnement de la juridiction concernée. Se basant sur ce mémo, le chef de file des avocats des victimes appelle la CPI à agir.
« Aujourd’hui, j’ignore si des dispositions ont été prises au niveau du bureau du procureur. Le mémorandum signé indiquait clairement que si la Guinée respectait ses engagements envers la communauté internationale et ses propres obligations, la complémentarité n’était pas éteinte. Vous aviez d’ailleurs levé l’examen préliminaire. Si les conditions prévues dans ce mémorandum sont violées, le bureau du procureur a pleinement le droit de rouvrir le dossier et de replacer la Guinée dans le champ de compétence de la Cour», a martelé maître Alpha Amadou DS BAH, devant le procureur adjoint de la CPI.
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