CONAKRY- Un silence assourdissant pèse sur l’affaire Abdoul Sacko, figure de la société civile guinéenne, retrouvé grièvement blessé après un kidnapping brutal jusque-là inexpliqué. Après des semaines de soins à Conakry, l’activiste a été évacué. D’autres leaders de la société civile sont encore portés disparus.  Face à cette situation, l’ACAT-France (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture) appelle à une mobilisation urgente pour exiger « vérité, justice et protection » pour les activistes.

Le 19 février dernier, aux alentours de 4h du matin, des hommes encagoulés en uniforme ont fait irruption au domicile d’Abdoul Sacko, dans le quartier de Kiroti à Conakry, selon des témoignages de voisins et de la famille de M. Sacko.

Enlevé sans mandat ni explication, l’activiste a été porté disparu avant d’être retrouvé à Forécariah, à près de 100 kilomètres de la capitale Conakry, laissé pour mort dans un état critique, abandonné en pleine brousse, selon ses avocats. Ces derniers rapportent que M. Sacko aurait été soumis à des « actes de torture » durant sa détention. A ce jour, aucune enquête officielle n’a été diligentée pour faire la lumière sur les circonstances de cet enlèvement ni pour en identifier les responsables.

Pourtant, Abdoul Sacko n’est pas un inconnu. Coordinateur du Forum des Forces Sociales de Guinée (FFSG), il est l’un des visages les plus actifs de la société civile guinéenne. Défenseur de longue date des droits humains et de la démocratie, il avait déjà été arrêté en mars 2023, puis libéré. Cette fois-ci, un nouveau cap a été franchi.

L’ACAT-France rappelle que des figures comme Oumar Sylla alias « Foniké Menguè », Mamadou Billo Bah, Sadou Nimaga ou encore le journaliste Habib Marouane Camara ont également été « kidnappés » ces derniers mois sans être retrouvés, alors depuis mai 2022, les manifestations sont interdites.

Un appel à l’action lancé depuis la France

Face à cette situation, l’ACAT-France a lancé une pétition demandant notamment :

« L’affaire Abdoul Sacko est un test de crédibilité pour les autorités de transition », estime l’ACAT qui ajoute que « sans une réponse forte, c’est toute la promesse de démocratie qui vacille ». Plus qu’un simple appel à la justice pour un homme, cette mobilisation porte en elle l’espoir d’un sursaut démocratique pour que plus jamais un militant des droits humains ne disparaisse dans le silence, selon l’ONG.

Source:https://www.africaguinee.com/enlevement-dabdoul-sacko-et-cie-appel-a-la-mobilisation-pour-exiger-la-verite/

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