CONAKRY – Ce mardi 22 avril 2025, des prestataires de la Société Électricité de Guinée (EDG) ont organisé un sit-in devant la centrale thermique de Tombo. Ces manifestants accusent la Société d’avoir « faussé » le récent recrutement. Qu’en est-il réellement ? Interrogé par Africaguinee.com, le responsable de la communication d’EDG, a apporté des précisions sur ce dossier.

Selon M. Naby Camara, le véritable problème réside dans la méthode de recrutement, que certains protestataires auraient refusé d’accepter. « La méthode qu’ils souhaitent voir appliquer pour leur intégration n’est pas conforme aux procédures. EDG est une entreprise structurée, qui fonctionne selon des normes », a-t-il expliqué.

Le Conseil d’administration de l’entreprise a en effet lancé un processus de recrutement progressif, déjà enclenché, reposant sur plusieurs critères, notamment un test écrit. « Parmi ces prestataires, certains ont réussi ce test, d’autres non. Ce sont précisément ceux qui n’ont pas validé l’épreuve qui protestent aujourd’hui », a-t-il révélé.

Un recrutement réservé aux anciens prestataires

M. Camara souligne que ce recrutement était exclusivement réservé aux anciens bénévoles, stagiaires et prestataires d’EDG. Aucun candidat externe n’a été admis, insiste-t-il. « Les résultats sont sortis, mais beaucoup parmi eux n’ont pas obtenu la moyenne requise, d’où cette grogne », a-t-il précisé.

Initialement, le nombre de prestataires était estimé entre 300 et 400. Aujourd’hui, il serait passé à près de 800, ce qui pose un réel défi financier. « Imaginez l’impact sur la masse salariale. Même en tant que prestataires, cela représente une charge importante, notamment en cas de maladie ou d’accident », fait-il remarquer.

Toujours selon lui, certaines personnes parmi les prestataires s’opposaient à la communication autour dudit recrutement, de peur de voir d’autres venir les supplanter. « Pourtant, nous aurions dû informer l’opinion publique. Mais nos responsables craignaient que si l’information devenait publique, d’autres diplômés, notamment issus des CFP ou d’écoles d’électricité, ne réclament eux aussi leur participation. »

Beaucoup de ces prestataires, explique-t-il, ont été formés sur le tas, sans formation académique formelle. « Ils espèrent aujourd’hui être recrutés, mais sur quelle base ? Un recrutement suppose un minimum de critères, comme partout ailleurs », affirme-t-il.

Des résultats jugés « catastrophiques »

Selon M. Camara, les résultats de certains prestataires ont été en dessous des attentes. « Nous avons constaté que parmi les leaders du mouvement, la moitié n’ont pas validé le test. Certains ont même eu 0/20. Il ne s’agissait pourtant que de notions de base : transport de courant, ampérage, etc. », a-t-il confié ajoutant qu’un dialogue avait été engagé le vendredi précédant la manifestation, mais certains ont choisi la rue.

Des avantages non négligeables

Le responsable de communication rappelle que les prestataires bénéficient de conditions avantageuses. « Dans la direction technique, la plupart ont un contrat de prestation avec une prise en charge allant jusqu’à 80 %. Peu d’entreprises offrent cela à leurs prestataires. »

Depuis l’arrivée d’El Hadj Gando à la tête d’EDG en septembre 2024, ces efforts ont été validés par le Conseil d’administration, a précisé M. Camara qui balaie les accusations de clientélisme, affirmant que le seul objectif est d’améliorer la qualité des ressources humaines.

« Ce qu’on attendu de nous, c’est un recrutement basé sur les compétences, pas sur l’ancienneté ou les relations», déplore-t-il. En 2023 déjà, une première tentative de recrutement avait tourné court. « Ils avaient protesté parce qu’on avait ouvert le processus à des diplômés de l’ENAM, alors qu’eux avaient 15 à 20 ans d’expérience. Ce jour-là, ils ont même cassé des vitres à l’université Gamal », a-t-il rappelé.

Une commission mixte et un processus encadré

Pour apaiser les tensions, explique-t-il, le nouveau DG avait proposé la mise en place d’une commission incluant des représentants des prestataires. « Nous avons adopté une méthode similaire à celle de la fonction publique : examen des dossiers, test écrit conçu par leurs propres chefs d’équipe, et non par la direction. »

Selon lui, les tests organisés à Kankan, Labé et Conakry se sont déroulés sans incident, y compris pendant le Ramadan. « Les résultats sont tombés il y a une semaine. Tous ceux qui ont obtenu au moins 10/20 ont été retenus. En dessous, c’est un échec. Mais certains leaders, ayant échoué, espèrent aujourd’hui un changement des règles. »

M. Naby Camara indique que le Conseil d’administration a pourtant tout fait pour leur faciliter l’accès au recrutement, en le fermant aux candidats externes. « Certains pensent pourtant qu’un recrutement devrait être ouvert à tous les Guinéens. Mais exceptionnellement, on a accepté de tester ces 800 prestataires en premier », a-t-il révélé.

200 recrutements prévus en 2025

« Pour 2025, le Conseil a validé le recrutement de 200 personnes, réparties entre les directions Distribution, Transport, etc. La première phase concerne 100 personnes ; la seconde interviendra plus tard pour les 100 restantes. C’est important de le préciser », a conclu M. Camara, interrogé ce mardi par un journaliste d’Africaguinee.com.

Source:https://www.africaguinee.com/grogne-des-prestataires-recales-la-direction-generale-dedg-apporte-des-precisions/

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

fr_FRFR