La crise diplomatique entre l’Algérie et les pays membres de la Confédération des États du Sahel (AES) s’intensifie. Après le rappel de leurs ambassadeurs en poste à Alger à la suite de l’abattage d’un drone malien, Alger a répondu fermement aux accusations portées par Bamako, Niamey et Ouagadougou.

Dans un communiqué officiel, le gouvernement algérien a exprimé sa consternation suite aux déclarations du gouvernement malien de transition, ainsi que de celles du collège des chefs d’État de l’AES, qu’il qualifie de « graves accusations » contre l’Algérie.

« En dépit de leur gravité, toutes ces allégations mensongères ne dissimulent que très imparfaitement la recherche d’exutoires à l’échec manifeste d’un projet putschiste ayant enfermé le Mali dans une spirale d’insécurité, d’instabilité, de désolation et de dénuement », a réagi Alger.

Le gouvernement algérien rejette vigoureusement ce qu’il considère comme des tentatives malveillantes de la junte malienne de faire de l’Algérie un bouc émissaire.

« Cette clique inconstitutionnelle qui sévit au Mali connaît un échec patent à tous les niveaux – politique, économique et sécuritaire. Les seuls succès qu’elle peut revendiquer sont ceux de la satisfaction d’ambitions personnelles au détriment des intérêts du pays », accuse le communiqué.

Sur l’accusation de collusion avec le terrorisme

Alger juge “dénuée de sérieux” l’accusation de collusion avec le terrorisme portée à son encontre. Elle réaffirme son engagement dans la lutte contre le terrorisme, précisant que le véritable danger au Mali réside dans “l’incapacité des putschistes à mener une lutte réelle et effective”, au point, dit-elle, de confier cette tâche à des mercenaires.

Sur la destruction du drone malien

L’Algérie a fourni plusieurs précisions techniques sur l’incident :

  1. Données radar disponibles : toutes les informations sont conservées dans la base de données du ministère algérien de la Défense, y compris les images radar montrant une violation de l’espace aérien.
  2. Troisième incident en quelques mois : selon Alger, ce n’est pas la première incursion de drones maliens. Deux précédentes violations auraient eu lieu les 27 août et 29 décembre 2024.
  3. Comportement du drone : dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025, le drone aurait pénétré de 1,6 km dans l’espace aérien algérien à 00h08, avant de se retirer, puis de revenir avec une trajectoire jugée offensive.
  4. Réaction militaire : qualifiant cette manœuvre “d’acte d’hostilité caractérisée”, les Forces de défense aérienne ont ordonné sa destruction.Réaction à l’unité de l’AES

L’Algérie regrette l’alignement “inconsidéré” du Niger et du Burkina Faso sur les positions maliennes. Elle condamne le “langage outrancier et injustifié” utilisé contre elle et a réagi en rappelant, pour consultations, ses ambassadeurs au Mali et au Niger. La prise de fonctions de son nouvel ambassadeur au Burkina Faso a, quant à elle, été différée.

Rappel des faits

L’origine de la crise remonte à la destruction d’un drone malien immatriculé TZ-98D. Selon Bamako, l’appareil aurait été abattu à 9,5 km au sud de la frontière, en territoire malien — une version catégoriquement rejetée par Alger.

Le gouvernement malien a convoqué l’ambassadeur d’Algérie et annoncé son retrait du Comité d’état-major conjoint (CEMOC). Il accuse l’Algérie d’avoir fait obstacle à une opération militaire contre des groupes armés à Kidal.

Dans une déclaration conjointe, les chefs d’État de l’AES ont qualifié l’acte algérien d’« agression contre l’ensemble des membres » de la confédération et ont rappelé leurs ambassadeurs pour consultations.

Dossier à suivre !

Source:https://www.africaguinee.com/destruction-dun-drone-malien-par-larmee-algerienne-algerie-contre-attaque-suite-aux-accusations-des-etats-de-laes/

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