CONAKRY- Suite à une série de « menaces directes » dont il dit être victime, le Dr Lansana Faya Millimouno a décidé de reporter une communication qu’il avait prévu ce jeudi 20 février.
Craignant pour sa « sécurité », le président du Bloc Libéral dénonce un climat d’intimidation et une dégradation inquiétante des libertés en Guinée.
« En fait, nous avons décidé de reporter (notre conférence) parce que toute communication aujourd’hui en Guinée est interprétée comme une menace pour le pouvoir en place », explique Dr Faya Millimouno, dans un entretien qu’il a accordé à un journaliste d’Africaguinee.com dont l’intégralité sera publiée dans les prochaines heures.
Le président du Bloc Libéral observe que suite à l’arrestation « musclée » de Abdoul Sacko, il aurait lui aussi reçu des menaces. C’est en examinant tous ces facteurs qu’il a décidé de prendre du recul :
« Après la descente musclée au domicile d’Abdoul Sacko, j’ai reçu des menaces directement. J’en recevais déjà, mais cette fois, de façon plus précise et plus intense. J’ai également reçu des conseils de plusieurs sources différentes, y compris étrangères, me demandant de ne même pas rester chez moi», a-t-il ajouté.
L’ancien candidat à la présidentielle de 2015 confie que ette atmosphère de menace l’a poussé à consulter ses proches.
« Sur la base de tout cela, j’ai examiné la situation avec les amis, et nous avons décidé de reporter la communication qui devait se faire ce matin », confie-t-il.
Interrogé sur la nature des menaces, Dr Faya Millimouno évoque des menaces de violences physiques.
« Vous voyez le mode opératoire de la situation que nous vivons aujourd’hui. Vous avez plus de chance si on vous convoque. Là, au moins, même si on doit vous tuer, ce sera à petit feu à la maison centrale. Mais lorsqu’on descend chez vous à 3h ou 4h du matin, comme ce fut le cas pour M. Abdoul Sacko, on peut même passer par le toit pour rentrer et kidnapper », ajoute le président du BL.
Le Dr Faya dénonce une situation qui, selon lui, marque une dégradation inquiétante en Guinée.
« Dans ce pays, on n’imaginait jamais qu’on serait descendu aussi bas. Et bien entendu, les voix officielles continueront à nous dire qu’un adulte a le droit de disparaître », souligne-t-il.
Face à ces menaces, il affirme prendre des dispositions de sécurité.
« En pareille circonstance, on essaie de prendre des dispositions », a-t-il déclaré soulignant qu’il n’est pas toutefois question pour lui d’abdiquer dans le combat pour la démocratisation de la Guinée.
Nous y reviendrons!
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