CONAKRY- Le président du Bloc Libéral se dit être victime de menaces qui le poussent à prendre du recul. Alors qu’il prévoyait une conférence de presse ce jeudi 20 février 2025, pour parler des ‘’dettes publiques en République de Guinée’’, l’homme politique a finalement décidé de renoncer. Dr Lansana Faya Millimouno n’a pas voulu prendre de « risque » pour sa sécurité alors qu’à l’aube du mercredi dernier, un activiste de la société Civile Abdoul Sacko a été kidnappé chez lui, puis retrouvé plus tard dans un état critique.

Jadis soutien indéfectible du Général Mamadi Doumbouya, Dr. Milimouno est devenu, l’une des voix les plus critiques à l’encontre de son régime. Interrogé par un journaliste d’Africaguinee.com, l’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2015 a réagi sur ces derniers développements avec une voix sereine teintée d’engagement et de fermeté. Entretien.

AFRICAGUINEE.COM Bonjour Docteur, comment allez-vous ?

Dr LANSANA FAYA MILLIMOUNO : Oui, ça va. Je me porte bien, je remercie Dieu.

Monsieur le président du Bloc Libéral, vous avez subitement annulé une conférence que devriez animée ce mercredi. Peut-on savoir les raisons ?

En fait, nous avons décidé de la reporter parce que toute communication aujourd’hui en Guinée est interprétée comme une menace pour le pouvoir en place. Après la descente musclée au domicile d’Abdoul Sacko, (leader du Forum des Forces Sociales), j’ai reçu des menaces directement. J’en recevais auparavant, mais cette fois-ci c’est de façon assez précise. Et ça s’est intensifié, j’ai reçu également des conseils de plusieurs sources différentes, y compris étrangères, me demandant de ne même pas rester chez moi. Alors, sur la base de tout cela, j’ai examiné la situation avec les amis, on a décidé de reporter la communication qui devait se faire mercredi matin.

Quels types de menaces recevez-vous, Docteur Faya ? 

Des menaces de violences qui pourraient être exercées sur ma personne. Vous voyez le mode opératoire de la situation que nous vivons aujourd’hui.  Vous avez plus de chance si on vous convoque. Là, au moins, même si on doit vous tuer, on vous tuera à petit feu à la maison centrale. Mais là, au moins, même si on devait perdre la vie, on saurait effectivement qu’on a perdu la vie. Parce qu’on se trouve ainsi dans un système carcéral. Mais lorsqu’on descend chez vous à 3h ou 4h du matin, et si on n’a même pas la possibilité d’accéder par une porte, on passe par le toit, c’est inquiétant.  Parce que quand on voit les images de la descente chez M. Abdoul Sacko, c’est quasiment par le toit qu’on est passé pour rentrer, le kidnapper.

Donc, c’est la situation en fait devant laquelle on se trouve. Dans ce pays, on n’imaginait jamais qu’on serait descendu aussi bas. Et bien entendu, les voix officielles continueront à nous dire qu’un adulte a le droit de disparaître. Donc, en pareille circonstance, on essaie de prendre des dispositions.

Quelles sont ces personnes qui profèrent des menaces contre vous ?

Ce sont des personnes anonymes. Parce qu’en pareille circonstance, où tout est nié en bloc, personne n’est responsable. L’insécurité que nous dénonçons tous les jours, il n’y a pas de changement. Naturellement, en pareille circonstance, n’importe qui se sent maître de la vie des autres.

Par quoi se manifestent ces menaces ?

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