
CONAKRY-Le 14 février 2025, une convention collective des « mines, carrières, industries minières et assimilées », a été signée entre le Gouvernement, le Patronat et le Syndicat. Fruit d’une longue et âpre négociation, l’accord qualifié d’historique consacre des avancées majeures.
Que contient le document ? Comment en est-on arrivé là ? A quel seuil se situe la hausse salariale ? Quelles sont les mesures envisagées pour le respect de l’Accord ? Dans un entretien accordé à Africaguinee.com, le Ministre du Travail et de la Fonction Publique lève le voile sur ces questions. Petites confidences et grandes annonces, Faya François Bourouno dit tout. Interview !!!
AFRICAGUINEE.COM : Sous les auspices du Gouvernement, un accord historique a été signé vendredi entre le syndicat et le patronat du secteur minier. Quels sont vos premiers sentiments en tant que ministre du Travail ?
FAYA FRANÇOIS BOUROUNO : Je ressens une fierté immense et une profonde reconnaissance. Cet accord historique est l’aboutissement d’un processus rigoureux que Son Excellence le Président de la République, le Général d’Armée Mamadi Doumbouya, a personnellement suivi de près. Il nous a instruit d’élaborer des conventions collectives dans tous les secteurs d’activités économiques. C’est pourquoi il s’est investi avec détermination pour que les conditions de vie des travailleurs s’améliorent significativement. Cette signature témoigne de sa vision éclairée et de sa volonté de redistribuer les richesses nationales pour garantir une croissance inclusive et un développement durable.
Je rends également hommage au Premier ministre, Chef du Gouvernement, pour son soutien indéfectible, ainsi qu’à Monsieur le Ministre des Mines et de la Géologie et le Président du Comité stratégique Simandou qui m’ont accompagné tout au long de ces négociations. Cette convention est le fruit d’une coopération exemplaire entre les organisations syndicales, les représentants des employeurs réunis au sein de la Chambre des Mines et de la FEPAMGUI, avec l’appui constant de la Confédération Générale des Entreprises de Guinée (CGEGUI). Je manifeste aussi une réelle célébration à l’égard du professionnalisme de l’Inspecteur Général du Travail et ses collaborateurs. Je remercie aussi toutes les personnes ressources qui se sont impliquées pendant des moments de blocages.
Comment en est-on arrivé à ce consensus ?
Je crois que c’est le chemin de la justice sociale que nous avons emprunté et nous sommes aujourd’hui conduit au carrefour de la prospérité des travailleurs du secteur minier et de la croissance durable des entreprises qui y évoluent. Le chemin a été long et complexe. Nous avons entamé les négociations avec une volonté commune de parvenir à un accord équilibré. Chaque partie, qu’il s’agisse des organisations syndicales du secteur minier ou des représentants des employeurs constitués au sein de la Chambre des Mines de Guinée et de la FEPAMGUI, a fait preuve d’un grand sens de responsabilité. L’appui de la CGEGUI, en tant que structure faitière du patronat, a été déterminant.
Grâce à l’orientation stratégique du Chef de l’État et à l’implication personnelle du Premier ministre, Chef du gouvernement les discussions ont pu surmonter les blocages pour déboucher sur un compromis historique. C’est la preuve que le dialogue social est l’outil le plus puissant pour garantir la paix sociale et la prospérité collective.
Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur les grandes articulations de cette convention collective ?
Cette convention collective est un véritable cadre de transformation sociale. Parmi ses innovations majeures, on peut souligner :
- L’instauration d’une nouvelle grille salariale, avec un salaire minimum de base (seuil d’entrée) d’au moins 2 600 000 GNF pour les ouvriers non qualifiés et 8 500 000 GNF pour les agents de maîtrise. Le salaire de base des cadres sera fixé après la révision du cadran catégoriel.
- La revalorisation de la prime de départ à la retraite, garantissant un soutien plus solide aux travailleurs en fin de carrière.
- La prise en compte de la sous-traitance avec au minimum 70% du salaire de base des sociétés mères ;
- L’exercice du droit syndical et la protection des délégués syndicaux ;
- Les conditions de travail, avec une attention particulière portée à la sécurité, à la santé et à l’hygiène au travail ;
- L’augmentation du nombre de jours pour les événements sociaux ;
- La mobilisation collective pour la formation professionnelle avec un renforcement de la contribution des acteurs pour le financement de la formation professionnelle ;
- Le renforcement du dialogue social, avec la mise en place de commissions paritaires pour assurer le suivi de l’application de la convention et la conciliation en cas de litiges.
- La promotion du contenu local, en accordant la priorité d’embauche aux Guinéens et en assurant leur formation pour occuper les postes stratégiques.
Cette convention est un véritable instrument de modernisation des pratiques managériales et de redistribution des richesses, conformément à la vision du Président de la République.
Est-ce qu’il y a des “garde-fous” qui sont envisagés pour le respect de cet accord ?
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