CONAKRY-Alors le verdict du procès des auteurs présumés du massacre du 28 septembre 2009 approche, les victimes et leurs soutiens (FIDH, l’OGDH et l’AVIPA) craignent des actes de représailles, à l’égard des membres de la société civile.

S’inquiètent notamment de la multiplication des « pressions et menaces », ils rappellent dans une déclaration conjointe parvenue à Africaguinee.com que la justice doit pouvoir être rendue dans des conditions optimales de sérénité et de sécurité pour toutes les parties prenantes. Y compris les défenseurs des droits humains qui, selon eux, sont en première ligne, aux côtés des victimes et de leurs familles.

Dans exactement six jours, Moussa Dadis Camara, Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba, Moussa Thiegboro Camara, Marcel Guilavogui, Blaise Goumou, Abdoulaye Chérif Diaby et les autres accusés au procès du massacre du 28 septembre 2009 seront fixés sur leur sort. Le tribunal criminel dirigé par l’éminent magistrat Ibrahima Sory 2 Tounkara rendra son verdict après un peu plus d’un mois de délibération. Tout au long de ce procès fleuve qui aura tenu en haleine les guinéens pendant près de deux ans, les accusés ont rejeté en bloc les charges retenues contre eux. Le délibéré dans ce jugement qualifié d’historique, est attendu avec « espoir » par les victimes et ceux qui les accompagnent.

Ce procès mené à son terme constituait un immense défi que la justice guinéenne a su relever. La recherche de la vérité est d’autant plus significative qu’elle est faite par la justice du pays où ont été commis les faits. Ce procès a montré que personne, pas même un ancien président, n’est au-dessus des lois« , déclare Me Drissa Traoré, Secrétaire général de la FIDH et avocat membre du Groupe d’action judiciaire de la FIDH et des victimes.

Selon les conclusions d’une enquête menée par l’ONU, le massacre du 28 septembre 2009 et les jours qui ont suivi, a fait au moins 157 morts, des dizaines de portés disparus, 109 femmes violées et plus d’un millier de blessés. Pour les parties civiles ce verdict imminent est l’aboutissement d’une longue bataille judiciaire menée depuis près de 15 ans.

Me Martin Pradel a suivi ce dossier de près. Il espère un verdict condamnant fermement les accusés responsables de crimes contre l’humanité, seule qualification offerte par le droit pour rendre justice au caractère systématique et odieux des atrocités commises le 28 septembre 2009 et dans les jours qui ont suivi. Il rappelle que ce jour-là, des meurtres, des mutilations, des enlèvements, des viols et des violences sexuelles ont été perpétrés dans le but de terrifier et de soumettre le peuple guinéen, qu’on a tenté de briser, afin de maintenir le pouvoir par la peur.

Attente de réparation

La question des réparations pour les victimes est centrale et très attendue, selon maitre Alpha Amadou DS Bah, vice-président de l’OGDH et avocat coordinnateur du collectif d’avocat.es des parties civiles. « La justice et l’Etat guinéen doivent encore faire la preuve de leur capacité à non seulement punir les responsables, mais aussi aider et protéger les personnes fragilisées, meurtries et endeuillées par ces crimes d’une autre époque,” déclare l’avocat.

A suivre !

Source: https://www.africaguinee.com/proces-de-dadis-toumba-et-cie-a-loree-du-verdict-des-craintes-de-represailles-jaillissent/

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