
CONAKRY- C’est l’un des sept (7) journalistes à être mis aux arrêts ce jeudi 18 janvier 2024. Amadou Oury Foulamori Bah que nous avons réussi à contacter depuis son lieu de détention nous a expliqué les circonstances dans lesquelles il a été arrêté.
Bien que triste mais pas abattu, notre confrère s’exprime avec sérénité. Il estime ne pas comprendre les raisons de son arrestation alors qu’il partait juste acheter un plat de riz, manger et regagner sa maison.
« Nous étions dans la Cour de la maison de la presse. Nous y étions pour prendre la déclaration du secrétaire général du SPPG. C’est après son discours, puisqu’il n’y avait plus rien, je me suis dit rentrer à la maison. Mais avant de rentrer, j’ai quitté la maison de la presse (MDP) pour aller acheter un plat afin de prendre mon petit déjeuner. L’endroit est situé à quelques mètres de la MDP. Mais la vendeuse avait beaucoup de clients qui s’impatientaient. J’attendais aussi mon tour d’être servi. C’est là que deux gendarmes sont venus m’arrêter, chacun tenant un côté de mes hanches. J’ai demandé qu’est-ce qu’il y avait ? L’un d’entre eux m’a dit, ‘’ suivez-moi’’. Il y avait un monsieur qui était sur une moto Apache c’est écrit (Guinée) sur la plaque, les gendarmes voulaient me libérer mais c’est ce dernier qui leur a dit : C’est lui-même, amenez-le, ne le laissez pas. C’est ainsi qu’on m’a fait monter dans leur pickup.
Ils ont continué les arrestations jusqu’à atteindre les cinq journalistes. Les autres confrères, ils ont attendu qu’ils aient fini de manger, ces derniers voulaient regagner la maison de la presse, malheureusement ils ont trouvé que c’était fermé. J’ai été la première personne à être arrêté, c’est quand on m’a mis aux arrêts et que les autres ont eu la nouvelle, ils ont fermé la cour de la maison de la presse. Nos confrères qui voulaient entrer ont tapé la porte sans succès, c’est ainsi que les gendarmes les ont trouvés et arrêtés. En tout donc nous sommes cinq journalistes, ici.
Les gendarmes ne nous ont pas du tout brutalisés. Mais ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi j’ai été ciblé ? Parce que j’étais seul, et je ne faisais que commander mon petit plat, manger et rentrer chez moi. J’étais sur le point de regagner la maison, mais apparemment on me filait depuis..
Là, nous sommes dans leurs mains. Ils sont entrain d’auditionnés les confrères, je suis à l’attente de mon tour aussi. Nous sommes détenus à la gendarmerie territoriale de Dixinn », a-t-il témoigné.
Selon nos informations, la maison de la presse a été quadrillée par des gendarmes. Toute personne qui tente d’y aller ou sortir est aussitôt cueillie par les agents, postés aux alentours. Ces arrestations sont intervenues en marge de la manifestation appelée par le syndicat des professionnels de la Presse en Guinée.
Liste provisoire des journalistes arrêtés à la maison de la presse :
- Foulamory BAH, courrier de Conakry ;
- Saa Alou Yombouno, Kaback TV ;
- Mohamed Émile Soumah, Kaback TV ;
- Mikaïlou DIALLO, le vérificateur.net;
- Djiwo BAH, libre Afrik;
- Naby Laye Camara, Djoma ;
- Djéli Mady Kouyaté, D.G Évasion
Nous y reviendrons