CONAKRY- Un an deux mois après l’ouverture du procès des auteurs présumés des atrocités de septembre 2009, certaines victimes se disent être dans une détresse totale. Ce procès emblématique est censé faire la lumière sur le massacre qui a fait, selon les Nations-Unies, au moins 157 morts, des dizaines des femmes violées, des milliers de blessés et des portés disparus le 28 septembre 2009. Le capitaine Moussa Dadis Camara était au pouvoir au moment des faits. Si ce jugement a suscité beaucoup d’espoir chez les victimes, de nos jours certaines commencent à déchanter.

Depuis les évènements du 04 novembre, elles vivent dans la peur. C’est le cas de FBB, l’une des victimes de viol lors des événements du 28 septembre 2009. Rencontrée par un journaliste d’Africaguinee.com, cette dame exprime des inquiétudes sur sa sécurité et celle des autres victimes suite à l’évasion de Claude Pivi, qui selon elle, met la sécurité des victimes en danger. Elle n’a plus de domicile fixe. Cette victime témoigne avoir peur en permanence. FBB qui avait témoigné à visage découvert lors du procès en cours craint pour sa sécurité. Elle confie qu’elle avait alerté sur les risques d’évasion, mais son signal d’alerte n’a pas été pris au sérieux.

« Moi, avant cette évasion à la maison Centrale de Conakry, j’avais entendu des rumeurs dans ce sens, j’ai informé les avocats et d’autres proches mais comme nous sommes des victimes, les gens n’ont pas cru, voilà enfin ce qui est arrivé. C’est triste », déplore-t-elle.

« Aujourd’hui la situation est inquiétante surtout après cette évasion de Claude Pivi. Le problème est que nous avons accepté de témoigner publiquement mais c’est inquiétant. Vous savez, les accusés ne sont pas contents de la tenue du procès parce que si tu ne te reproches de rien tu ne peux pas fuir. Et, aujourd’hui nous avons accepté de témoigner à visage découvert, le Ministre devrait se soucier de notre protection. On a entendu qu’il a annoncé qu’il veut assurer notre sécurité mais Charles Wright ne peut pas sécuriser tout monde à la fois », craint cette victime.

À ces craintes, s’ajoute ses problèmes sanitaires. FBB fait partie de celles qui ont été victimes de viol dans la journée du 28 septembre 2009 au stade de Conakry. Elle dénonce la non-réalisation des promesses annoncées à l’entame du procès par le ministère de la Justice, garde des sceaux et des droits de l’homme.

« Actuellement, on ne sait pas ce qui se passe au ministère de la Justice. Le ministre nous avait promis une prise en charge mais ça tarde à venir alors que nous souffrons énormément. Nous les victimes nous sommes en danger. Si vous voyez que j’ai quitté là où je résidais et parfois je reviens, c’est parce que nous sommes exposées. Comme vous l’avez constaté vous-même, je suis actuellement malade et complètement abattue », a-t-elle expliqué avant d’interpeller le département des Droits de l’homme. « Nous attendons toujours la réalisation des promesses tenues par le Ministère de la Justice. On est à l’écoute.

Ce qui nous fatigue aussi, c’est les annonces publiques du Ministre Charles Wright en parlant des montants de 11 milliards, 17 milliards dans la presse, ceux qui d’habitude nous soutiennent dans le traitement pensent actuellement que nous obtenons une prise en charge sanitaire de la part du ministère alors que ce n’est pas le cas. Aujourd’hui moi, Fatoumata en tant que victime je ne suis pas prise en charge, mes soins de santé, je me débrouille seule pour m’acheter quelques produits pharmaceutiques. C’est pour vous dire qu’actuellement nous vivons dans la détresse », a-t-elle déclaré.

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