CONAKRY-L’adoption de la nouvelle Constitution en Guinée soulève des questions majeures quant à l’avenir politique de deux figures emblématiques de la classe politique guinéenne. Les anciens Premiers ministres, Sidya Touré et Cellou Dalein Diallo, tous deux actuellement en exil.
À l’approche de l’élection présidentielle, fixée au 28 décembre prochain, ces leaders pourraient se retrouver dans l’incapacité de participer à ce scrutin crucial. Et pour cause, l’article 45 de la nouvelle Constitution, qui énonce les conditions d’éligibilité à la fonction présidentielle, représente un obstacle significatif pour eux, en particulier l’obligation de résidence.
« Tout candidat est tenu de demeurer sur le sol guinéen depuis le dépôt de sa candidature jusqu’à la proclamation des résultats définitifs, sauf cas de force majeure validé par la Cour constitutionnelle », stipule ledit article.
Étant donné que les deux leaders sont hors du pays et n’ont pas manifesté l’intention d’un retour immédiat, cette clause, conjuguée à leur absence des listes électorales, compromet sérieusement leur candidature.
Autres difficultés spécifiques
Au-delà de la présence obligatoire sur le territoire, l’article 45 énonce d’autres critères, notamment :
- Posséder la nationalité guinéenne ;
- Être âgé de 40 à 80 ans ;
- Avoir sa résidence principale en Guinée ;
- Jouir de ses droits civils et politiques.
Ces exigences pourraient entraîner des difficultés supplémentaires. Pour Sidya Touré, réconduit à la tête de l’Union des forces républicaines (UFR) à l’âgé de 80 ans, il se heurte potentiellement à la limite d’âge maximale fixée par la nouvelle loi fondamentale. Quant à Cellou Dalein Diallo, il est confronté à des poursuites judiciaires devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF), son parti l’Union des forces démocratiques de Guinée est par ailleurs suspendu. Deux situations délicates qui rendent son retour sur la scène électorale particulièrement incertain.
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